Immobiles, ils nous regardent. Adossés nonchalamment au mur de l’hôtel El Nazca, on dirait qu’ils boudent avec leur fourche rigide et leur potence dressée fièrement en l’air. Les pneus gonflés à bloc, la selle en cuir parfaitement moulée, la chaîne graissée, la guidoline en place, ils ne comprennent pas pourquoi ils restent collés au sol sous cette chaleur écrasante au lien de fendre l’air ! « Qu’on charge nos flancs de lourdes sacoches ! Remplissez les bidons d’eau ! Et partons que diable !» semblent-ils dire. Braves bêtes, si seulement… Mais le voyage de Rueda Libre est bel et bien fini ! Débuté il y a 7 mois au bord de l’Océan Atlantique, dans la jungle brésilienne, il prend fin dans le désert péruvien de Nazca, à quelques kilomètres du Pacifique…
Mais nous allons un peu vite en besogne : reprenons où nous vous avions laissé, á 876 km de lá, au cœur de l’ancien empire Inca, el Cuzco !
Mais nous allons un peu vite en besogne : reprenons où nous vous avions laissé, á 876 km de lá, au cœur de l’ancien empire Inca, el Cuzco !
Cuzco : entre Histoire et Chocolat
Cuzco est une ville superbe et nous y avons passé trois belles journées, l’occasion de se plonger pour la première fois dans la culture Inca et de faire le plein de calories.
Le moment "La Marche de l’Histoire"
Un petit tour au musée de la Casa Concha est une belle entrée en matière. On parle des Incas par-ci, des Incas par-là, mais saviez-vous que le règne de ce peuple s’étend sur moins d’un siècle, de 1438 à 1532 ? L’histoire du Pérou est donc loin de se résumer aux Incas : Chavin, Tiwanaku, Moche, Nazca, autant de civilisations qui se sont succédées ou côtoyées sur l’actuel territoire péruvien. Une fois cela dit, à Cuzco c’est bien les Incas qu’il convient d’étudier puisqu’on se trouve dans l’ancienne capitale de leur empire…
L’Histoire retiendra les Incas car ils étaient au pouvoir lorsque les Espagnols débarquèrent en 1527. Ce peuple de montagnards, à l’origine incertaine, règne alors sur un vaste empire qui s’étend du sud de la Colombie jusqu’au milieu du Chili actuel. L’empire est desservi par un immense réseau routier de 11 000 kilomètres, que les Incas, et les peuples sous leur domination, empruntaient… à pied, car ils ne connaissaient ni la roue, ni les animaux de monte ! Le principal héritage des Incas ce sont ces fabuleuses constructions de gigantesques pierres monolithiques, ajustées au millimètre près, perchées parfois le long de falaises abruptes, et capable de résister aux pires tremblements de terre.
Cuzco est une ville superbe et nous y avons passé trois belles journées, l’occasion de se plonger pour la première fois dans la culture Inca et de faire le plein de calories.
Le moment "La Marche de l’Histoire"
Un petit tour au musée de la Casa Concha est une belle entrée en matière. On parle des Incas par-ci, des Incas par-là, mais saviez-vous que le règne de ce peuple s’étend sur moins d’un siècle, de 1438 à 1532 ? L’histoire du Pérou est donc loin de se résumer aux Incas : Chavin, Tiwanaku, Moche, Nazca, autant de civilisations qui se sont succédées ou côtoyées sur l’actuel territoire péruvien. Une fois cela dit, à Cuzco c’est bien les Incas qu’il convient d’étudier puisqu’on se trouve dans l’ancienne capitale de leur empire…
L’Histoire retiendra les Incas car ils étaient au pouvoir lorsque les Espagnols débarquèrent en 1527. Ce peuple de montagnards, à l’origine incertaine, règne alors sur un vaste empire qui s’étend du sud de la Colombie jusqu’au milieu du Chili actuel. L’empire est desservi par un immense réseau routier de 11 000 kilomètres, que les Incas, et les peuples sous leur domination, empruntaient… à pied, car ils ne connaissaient ni la roue, ni les animaux de monte ! Le principal héritage des Incas ce sont ces fabuleuses constructions de gigantesques pierres monolithiques, ajustées au millimètre près, perchées parfois le long de falaises abruptes, et capable de résister aux pires tremblements de terre.
Chaud chaud chaud Chocolat
Mais Cuzco, c’est aussi l’occasion de visiter son ChocoMuseo et de participer à un atelier de confection de chocolat ! Eh oui, le Pérou est le premier exportateur de Cacao Biologique au monde ! Pour les besoins de l’article, on a donc revêtu notre tablier et on a ouvert nous-même la fève de cacao, histoire de voir de plus près.
Rapidement, il y a sept étapes dans la confection du chocolat une fois les graines de cacao extraites de leur cabosse :
Mais Cuzco, c’est aussi l’occasion de visiter son ChocoMuseo et de participer à un atelier de confection de chocolat ! Eh oui, le Pérou est le premier exportateur de Cacao Biologique au monde ! Pour les besoins de l’article, on a donc revêtu notre tablier et on a ouvert nous-même la fève de cacao, histoire de voir de plus près.
Rapidement, il y a sept étapes dans la confection du chocolat une fois les graines de cacao extraites de leur cabosse :
Au choco-museo, on vous fait participer aux 3 premières, puis à la 7ème et enfin à la plus intéressante : la dégustation !
La vallée sacrée en sacrés vélos
Les visites de musée achevées, le chocolat dévoré, le vélo d’Adrien réparé (un nouveau pédalier, trois nouveau plateaux et une cassette neuve !), on n’a plus d’excuse, il faut y aller : direction la vallée sacrée des Incas !
Le programme des 10 jours qui nous attendent est assez light niveau bicyclette, le vélo nous servira surtout à aller de site archéologique en site archéologique. Dans l’ordre : Pisac, Ollantaytambo, Machu-Pïchu et Choquequirao. « À l’assaut » comme disait Pizarro…
Les visites de musée achevées, le chocolat dévoré, le vélo d’Adrien réparé (un nouveau pédalier, trois nouveau plateaux et une cassette neuve !), on n’a plus d’excuse, il faut y aller : direction la vallée sacrée des Incas !
Le programme des 10 jours qui nous attendent est assez light niveau bicyclette, le vélo nous servira surtout à aller de site archéologique en site archéologique. Dans l’ordre : Pisac, Ollantaytambo, Machu-Pïchu et Choquequirao. « À l’assaut » comme disait Pizarro…
La forteresse de Pisac
30 kilomètres à peine après être sorti de Cuzco, nous atteignons les ruines de Pisac. Ancienne forteresse Inca, le site est loin de se résumer à une simple caserne : on y trouve un tunnel, des tours de défense, un superbe temple, des bains liturgiques et un impressionnant cimetière Inca. Ce dernier, qu’on peut observer de loin, ressemble à une grande cité troglodyte creusé à même le flanc de la montagne. .
30 kilomètres à peine après être sorti de Cuzco, nous atteignons les ruines de Pisac. Ancienne forteresse Inca, le site est loin de se résumer à une simple caserne : on y trouve un tunnel, des tours de défense, un superbe temple, des bains liturgiques et un impressionnant cimetière Inca. Ce dernier, qu’on peut observer de loin, ressemble à une grande cité troglodyte creusé à même le flanc de la montagne. .
Les pierres d’Ollantaytambo
Le lendemain, 50 kilomètres plus loin, nous atteignons la ville d’Ollantaytambo. Rebelotte : une aprem’ à crapahuter dans les ruines. Cette fois, les immenses pierres monolithiques à la découpe si étrange sont de la partie ! On sourit en se disant que les Incas avaient inventé Tetris avant l’heure. Puis quand on nous dit que la carrière dont sont extraits les blocs se trouve à 6 kilomètres, de l’autre côté de la vallée, et que certains blocs pèsent jusqu’à 50 tonnes, on est franchement estomaqué ! Aujourd’hui encore les théories sont nombreuses sur les techniques utilisées par les Incas pour transporter ces gros cailloux ! Utilisaient-ils des rampes ? Faisaient-ils tirer les blocs par des lamas ou bien par des hommes ? Avaient-ils créé un vaste réseau de salle de gym à travers tout le pays pour former des « Super Incas » ? Quand c’est comme ça, il faut demander à Fred ! Cliquer ici. .
Le lendemain, 50 kilomètres plus loin, nous atteignons la ville d’Ollantaytambo. Rebelotte : une aprem’ à crapahuter dans les ruines. Cette fois, les immenses pierres monolithiques à la découpe si étrange sont de la partie ! On sourit en se disant que les Incas avaient inventé Tetris avant l’heure. Puis quand on nous dit que la carrière dont sont extraits les blocs se trouve à 6 kilomètres, de l’autre côté de la vallée, et que certains blocs pèsent jusqu’à 50 tonnes, on est franchement estomaqué ! Aujourd’hui encore les théories sont nombreuses sur les techniques utilisées par les Incas pour transporter ces gros cailloux ! Utilisaient-ils des rampes ? Faisaient-ils tirer les blocs par des lamas ou bien par des hommes ? Avaient-ils créé un vaste réseau de salle de gym à travers tout le pays pour former des « Super Incas » ? Quand c’est comme ça, il faut demander à Fred ! Cliquer ici. .
Le Machu-Pichu, ou « Mapi » pour les intimes
D’Ollantaytambo, nous avons réussi l’exploit de rallier le Machu-Pichu pour moins d’1€ ! Et sans les bicyclettes bien sûr car aucune route ne mène au site. Si on se contente de lire le Routard ou le LonelyPlanet, deux options s’offre à vous pour se rendre à Agua Calientes, petit village duquel on grimpe jusqu’aux ruines : prendre le train, très confortable mais très (très trèstrès) cher ou prendre un bus jusqu’à Hidroélectrica, pour environ 12€, et de là marcher le long de la voie de chemin de fer (2h environ) jusqu’à AC. Nous avons découvert une troisième voie : le « kilomètre 82 » !
Le kilomètre 82 désigne l’endroit où la route venant d’Ollantaytambo se termine et rejoint le kilomètre 82 du chemin de fer qui va jusqu’à Agua Calientes. Vous pouvez vous faire déposer à ce point précis par un micro (minibus) moyennant 3 soles. Et de là, marcher le long des rails : mieux vaut partir tôt, car ce sont 28 kilomètres de descente dans la jungle qui vous attendent ! La rando vaut franchement le coup d’œil : au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la vallée la végétation se fait plus dense, jusqu’à devenir presque étouffante, la rivière Urubamba jette ses eaux déchainées contre les flancs de la montagne et lorsque vous tendez l’oreille la selva bruisse de mille bruits…
D’Ollantaytambo, nous avons réussi l’exploit de rallier le Machu-Pichu pour moins d’1€ ! Et sans les bicyclettes bien sûr car aucune route ne mène au site. Si on se contente de lire le Routard ou le LonelyPlanet, deux options s’offre à vous pour se rendre à Agua Calientes, petit village duquel on grimpe jusqu’aux ruines : prendre le train, très confortable mais très (très trèstrès) cher ou prendre un bus jusqu’à Hidroélectrica, pour environ 12€, et de là marcher le long de la voie de chemin de fer (2h environ) jusqu’à AC. Nous avons découvert une troisième voie : le « kilomètre 82 » !
Le kilomètre 82 désigne l’endroit où la route venant d’Ollantaytambo se termine et rejoint le kilomètre 82 du chemin de fer qui va jusqu’à Agua Calientes. Vous pouvez vous faire déposer à ce point précis par un micro (minibus) moyennant 3 soles. Et de là, marcher le long des rails : mieux vaut partir tôt, car ce sont 28 kilomètres de descente dans la jungle qui vous attendent ! La rando vaut franchement le coup d’œil : au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans la vallée la végétation se fait plus dense, jusqu’à devenir presque étouffante, la rivière Urubamba jette ses eaux déchainées contre les flancs de la montagne et lorsque vous tendez l’oreille la selva bruisse de mille bruits…
Après une nuit à Agua Calientes, nous entamons l’ascencion vers les ruines et à 6h nous en faisons l’ouverture au milieu d’un flot de touristes… Le Machu-Pichu, c’est un peu comme Valchevrière mais en plus vieux : c’est un village entier, aux ruines propres et solides, au milieu desquelles on se promène sur un doux gazon. Au détour d’une ruelle, on découvre alors de formidables constructions : des palais, des temples, des horloges solaires et lunaires, des ateliers, et des salles dont l’utilité restera à jamais un mystère…
Ce petit village était probablement une résidence royale, un peu comme notre Versailles à nous. Le site n’a jamais été fini, comme beaucoup d’autres, à cause de l’arrivée des Conquistadors. Imaginez un peu Jules César, alors qu’il vient de finir sa guerre des Gaules, et qui apprend de retour à Rome qu’une armée de chevaliersJedi vient de débarquer en Sicile, avide d’argile : combien d’édifices somptueux n’auraient jamais vu le jour ! C’est un peu ce qui s’est passé ici, quel dommage !
La cité oubliée de Choquequirao
Ce site-là, situé à une centaine de kilomètre de Cuzco, a quelque chose de spécial : il se mérite ! Pour le visiter, il faut marcher deux jours entiers d’un bon pas, descendre au fond de la vallée de l’Apurimac pour en franchir le fleuve éponyme, remonter de 1600 m. sur un sentier raide, tout en portant sa ration de nourriture sur son dos et en bravant les affreux petits moustiques qui vous assaillent de toutes parts. Autant dire qu’il y a nettement moins de touristes qu’au MachuPichu !
Ce site-là, situé à une centaine de kilomètre de Cuzco, a quelque chose de spécial : il se mérite ! Pour le visiter, il faut marcher deux jours entiers d’un bon pas, descendre au fond de la vallée de l’Apurimac pour en franchir le fleuve éponyme, remonter de 1600 m. sur un sentier raide, tout en portant sa ration de nourriture sur son dos et en bravant les affreux petits moustiques qui vous assaillent de toutes parts. Autant dire qu’il y a nettement moins de touristes qu’au MachuPichu !
Le départ se fait de la petite ville de Cachora. Aller/retour ce sont 4 jours de vivre qu’il nous faut embarquer. Nos sacoches de vélos ne feront pas l’affaire. Que faire ? La Providence place alors sur notre chemin une sombre boutique au fond de laquelle on dégote un gros sac à dos pour 48 soles : Alléluia ! C’est parti ! Yalha ! 4h plus tard, le sac se déchire… On est bon pour un petit atelier couture avec Tal, un ami Israëlien rencontré sur le chemin. On n’a plus qu’à espérer que ça durera jusqu’au retour au village !
Nous arrivons sur le site le lendemain à midi : on passe l’après-midi et la matinée du jour suivant à explorer les ruines sans rencontrer personne d’autre que les quelques jardiniers qui font l’entretien. Quel luxe ! Cernés par la nature et seuls au milieu des vestiges, la visite prend une autre dimension. On est gagné par la sérénité qui se dégage de ces vieilles pierres et particulièrement ému par les fontaines aux canalisations envahies de végétation… Deux curiosités retiennent particulièrement notre attention : « l’atelier à tissu » (selon certains chercheurs) avec ses gros anneaux de pierre brute nichés dans les murs et le « Sector de las Llamas » dont les 52 terrasses accrochées à flanc de falaise sont décorées par des lamas blancs !
De retour à Cachora, c’est encore tout impressionnés que nous enfourchons nos bicyclettes : cette dernière visite aura été la meilleure ! On peut donc reprendre la route sereins. Et de la route, il nous en reste un brin !
Cuzco – Ollantaytambo – Nazca : la der des der
En quittant Cuzco, nous savons que nous entamons la dernière étape de Rueda Libre. Et surement pas la plus aisée ! Fini les grands plateaux de l’Altiplano, ici les Andes sombrent dans un chaos de vallées profondes et de piques abrupts ! La route devient folle : elle vous fait monter à 4000 mètre d’altitude, puisvous entraine à 1900 m. pour passer un cours d’eau ridicule avant de vous obliger à remonter sans répit jusqu’à 4000 de nouveau… Caramba !
En quittant Cuzco, nous savons que nous entamons la dernière étape de Rueda Libre. Et surement pas la plus aisée ! Fini les grands plateaux de l’Altiplano, ici les Andes sombrent dans un chaos de vallées profondes et de piques abrupts ! La route devient folle : elle vous fait monter à 4000 mètre d’altitude, puisvous entraine à 1900 m. pour passer un cours d’eau ridicule avant de vous obliger à remonter sans répit jusqu’à 4000 de nouveau… Caramba !
Le paysage change également, et ça en revanche c’est plaisant. Avec l’augmentation de l’humidité et de la chaleur, la végétation devient luxuriante. Ce n’est pas la jungle, mais pas loin ! L’herbe rase est remplacée par de grandes forêts d’eucalyptus parfumées et, au fond des vallées, quelques bananiers égaient désormais la route. Les troupeaux de lamas, eux, cèdent le pas à un élevage plus diversifié : vaches, porcs, moutons et chèvres paissent tranquillement à deux pas de nos roues. La campagne péruvienne est pleine de vie, quel bonheur !
La Belle et la bête
C’est dans cet environnement digne d’un conte de Perrault que va naitre l’incroyable romance d’une nuit entre un homme… et une chienne.
Princesse, car telle est son nom, est venu nous trouver alors que nous campions à une centaine de mètre de la route, à l’abri des eucalyptus. Romain, dérangé par des maux de ventre à l’origine obscure (mais à l’issue beaucoup plus claire) gardait la tente ce soir-là, sans manger. Adrien était donc seul face à son plat froid de spaghettis à l’huile d’olive (pour changer), le dos adossé à un arbre, pensif et légèrement triste pour son compagnon de route, lorsqu’il aperçoit soudain deux éclats dorés dans les ténèbres de la nuit. L’instant de stupeur passé, Adrien, dont le cœur est bon et grand, tend la main à la bête toujours campée dans l’obscurité. Face à ce geste amical, l’intelligent animal se rapproche bientôt jusqu’à entrer dans le rayon de la lampe frontale de notre héros. C’est une belle chienne adulte, de taille moyenne, type fox terrier, dont la robe est tachetée de brun, de noir et de blanc. D’abord méfiante, elle observe avec circonspection l’étrange individu qui se tient devant elle. Il est enveloppé de vêtements sombres, qu’éclaircissent çà et là des tâches de terre fraiche. Ce qui doit être la tête est surmontée d’un étrange bonnet gris et noir. Celui-ci se termine sur le bas par deux larges oreilles desquelles pendent des pompons qu’on a envie de mordiller. Entre les pompons, il y a un visagemarqué par le soleil brûlant et en partie couvert de quelques poils ridicules. Au milieu de ce visage, deux yeux d’un vert éclatant, comme l’eau des rivières sous l’éclat de la lumière. Le regard est engageant, mais l’odeur qui se dégage de sa personne est forte et acide. Méfiance. Mais… il a dans ses mains une gamelle ! Remplie de nourriture c’est certain. Il ne s’agit pas de viande, mais ça vaut le coup de goûter !
La main d’Adrien arrête alors la chienne d’une caresse et, par ce premier contact, nait un lien profond qui unira ces deux enfants de mère Nature dont la seule différence réside finalement dans le nombre de poils au m² de peau.
Ce soir, on oublie donc ces affreux cabots qui courent après nos sacoches les crocs à découvert. C’est la réconciliation, la paix. Princesse, faute de goûter au plat du nouveau maître, se repait de caresses et Adrien laisse déborder une tendresse que des préjugés machistes l’obligent à contenir depuis 7 mois en compagnie des mâles de son espèce.
La tendre romance prendra fin brutalement le lendemain, lorsque Princesse mettra un grand coup de langue dans l’assiette de flocons d’avoine de Romain. Ah fulgurante passion !
Le dernier desVicuñas
Nous avions prévu au départ de nous rendre à Ayacucho, mais face au caprice du relief, on décide au moment de rejoindre Abancay de bifurquer au Sud-Ouest pour la ville de Nazca. Ce sera l’occasion de revoir une dernière fois le désert !
Nous ne regrettons pas notre choix. Il y a bien toujours un peu de dénivelé, mais les pentes sont beaucoup plus douces ! Puis, à 4000m., nous retrouvons nos pampas rases où s’épanouissent les vigognes et les viscachas, des sortes de petits lapins gris aux oreilles courtes et à longue queue. Quel bonheur !
Nous avions prévu au départ de nous rendre à Ayacucho, mais face au caprice du relief, on décide au moment de rejoindre Abancay de bifurquer au Sud-Ouest pour la ville de Nazca. Ce sera l’occasion de revoir une dernière fois le désert !
Nous ne regrettons pas notre choix. Il y a bien toujours un peu de dénivelé, mais les pentes sont beaucoup plus douces ! Puis, à 4000m., nous retrouvons nos pampas rases où s’épanouissent les vigognes et les viscachas, des sortes de petits lapins gris aux oreilles courtes et à longue queue. Quel bonheur !
Le lundi 21 avril, nous nous réveillons à 4200 m. d’altitude. Il fait encore un peu froid dehors et nos bonnets sont solidement enfoncés sur nos oreilles. 80 kilomètres nous séparent encore de Nazca situé à 620 m. d’altitude. Au loin, aucun obstacle n’arrête notre vue, seulement l’horizon qui se décline en couches d’un bleu plus ou moins sombre. Il est temps d’entamer la plus grande descente de notre vie !
Le soleil brille haut dans le ciel, c’est un régal. Au fur et à mesure que l’on perd de la hauteur la température augmente et les couches de vêtements tombent les unes après les autres (jusqu’au T-shirt/cuissard, on connait nos limites !). Au loin, le paysage se précise : c’est un immense désert de pierres grises qui nous attend.
Nous arrivons un peu avant midi à Nazca : petite ville vrombissante de 20 000 habitants, nichée dans une oasis de verdure. On prend le temps de casser la croûte, puis c’est reparti : on veut explorer le désert de Nazca avant de nous poser définitivement, car quelque chose nous dit qu’il nous réserve quelques surprises…
Nazca : la terre vue d’une selle
Nazca est connue pour ses gigantesque géoglyphes tracées dans le désert il y a plusieurs milliers d’années. Ce sont des singes, des oiseaux, des mains, des formes géométriques ou encore de simples lignes droites longues de plusieurs kilomètres, qui ont été ainsi dessinées au sol et dont la signification reste entièrement cachée. Pour mieux se rendre compte, la meilleure option est de prendre un petit avion et de voir cela du ciel. De notre côté, radins que nous sommes, nous nous sommes contenté de traverser cette zone à vélo. Sur la route, deux miradors permettent d’apprécier certains de ces dessins, et, même de si peu haut, ça impressionne : le désert est rayé de toutes parts, avec une méthode et une rigueur dont seul l’homme est capable, et cela pourtant sur des kilomètres et des kilomètres, au milieu de nulle part !
Nazca : la terre vue d’une selle
Nazca est connue pour ses gigantesque géoglyphes tracées dans le désert il y a plusieurs milliers d’années. Ce sont des singes, des oiseaux, des mains, des formes géométriques ou encore de simples lignes droites longues de plusieurs kilomètres, qui ont été ainsi dessinées au sol et dont la signification reste entièrement cachée. Pour mieux se rendre compte, la meilleure option est de prendre un petit avion et de voir cela du ciel. De notre côté, radins que nous sommes, nous nous sommes contenté de traverser cette zone à vélo. Sur la route, deux miradors permettent d’apprécier certains de ces dessins, et, même de si peu haut, ça impressionne : le désert est rayé de toutes parts, avec une méthode et une rigueur dont seul l’homme est capable, et cela pourtant sur des kilomètres et des kilomètres, au milieu de nulle part !
C’est bien beau tout ça, mais ça complique un peu notre recherche de camping car évidemment, interdiction de s’éloigner de la route sous peine de brouiller les lignes : on s’en voudrait de laisser une trace de pneu sur un site de cette valeur ! Pour notre dernière nuit on décide donc de remonter une vallée, à 25km de Nazca. Mais là encore, ce n’est pas chose facile de trouver un emplacement : l’eau étant rare, le moindre pouce de terrain à peu près vert est exploité. C’est sur une butte de pierre que nous trouverons finalement refuge.
C’est pas parce que c’est le dernier soir en tente qu’on va changer une équipe qui gagne : au menu c’est des pâtes. En revanche, la grande nouveauté c’est qu’après un périlleux égouttage, on (Romain) échappe la casserole qui répand son contenu dans le sable… Damned ! On aurait préféré que le ciel nous tombe sur la tête ! Ce qu’on redoutait le plus est arrivé ! Et c’était le dernier paquet de pâtes (on avait bien calculé, héhé)... On sauve ce qu’on peut, on rince avec de l’eau, on y met un peu de sauce tomate et on ne serre pas trop les dents (au cas où il y resterait des cailloux).
A cela il faut ajouter les déboires de notre tente adorée : on (Romain) a cassé un arceau en la démontant le matin, ce qui lui donne un petit look « Musée Guggheneim de Bilbao ». Faut aimer.
Bref, c’est pas la meilleure soirée qu’on ait passée, mais c’est la dernière, et on la savoure en tant que telle alors que le soleil teinte l’horizon de rose en se couchant…
A cela il faut ajouter les déboires de notre tente adorée : on (Romain) a cassé un arceau en la démontant le matin, ce qui lui donne un petit look « Musée Guggheneim de Bilbao ». Faut aimer.
Bref, c’est pas la meilleure soirée qu’on ait passée, mais c’est la dernière, et on la savoure en tant que telle alors que le soleil teinte l’horizon de rose en se couchant…
Le lendemain, retour à Nazca où une chaleur écrasante règne. Tirez les freins, décrochez les casques, rangez les cuissards et faites respirer les pieds ! Les roues de Rueda Libre n’iront pas plus loin : de Nazca nous prendrons un bus pour Lima et de Lima un avion pour le vieux continent !!