2 bus et 400km de vélo plus tard, nous écrivons ce nouvel article dans un décor radicalement différent ! Finies les forêts à perte de vue et les rivières en abondance ; bonjour les dunes de sables et l'aridité du désert. Retour sur 2 semaines riches en street art, crevaisons et crême solaire !
Tout commence là o ù nous avions fini la dernière fois : Puerto Montt. Depuis notre quartier général, une auberge au petit déjeuner illimité (ce qui vaut la peine d'être rapporté!) , nous préparons le bond de géant qui va nous faire passer du Sud frisquet et humide au Nord désertique et brûlant du Chili...
Alors que nous envoyons nos montures directement à Antofagasta, nous faisons une halte entre deux bus à Valparaiso, ou « Valpo » comme l’appellent les chiliens, une des villes les plus touristiques du Chili, bien avant Santiago ! Repaire d’artistes en tous genres, la ville est aussi célèbre pour son ambiance nocturne tapageuse et son street art omniprésent.
Alors que nous envoyons nos montures directement à Antofagasta, nous faisons une halte entre deux bus à Valparaiso, ou « Valpo » comme l’appellent les chiliens, une des villes les plus touristiques du Chili, bien avant Santiago ! Repaire d’artistes en tous genres, la ville est aussi célèbre pour son ambiance nocturne tapageuse et son street art omniprésent.
Nous prenons un des nombreux funiculaires qui mènent sur les hauteurs de la ville et nous nous offrons une bière bien fraiche en admirant les vallons de maisons aux couleurs bleues, rouges, roses ou vertes !
Le soir, nous nous baladons rue Cumming, remplie de bars, et qui, selon l’expression, « tiene buena onda » (selon les traducteurs officiels, « ça pulse », « ça bouge » ou « c’est un quartier très frivole »). Nous avons même droit à un concert de 4 chiliennes qui mettent le feu à la salle…à l’accordéon ! Le lendemain, nous avons la joie de retrouver l’équipe du Food Sense Tour : Marion, Maud et Hélène, avec lesquelles nous continuons la visite de Valparaiso .
En arrivant à la gare d’Antofagasta le samedi, première surprise : nous remarquons avec désespoir que le bureau où nous devions retirer nos vélos est fermé depuis 1 heure, ce qui nous oblige à attendre lundi pour repartir. Deuxième surprise, et de taille, les Crocs de Pierre sont interdites dans les escalators, pour une raison totalement inconnue… |
Nous rencontrons Gubiert, qui nous accueille chez lui pour les quelques jours que nous passons à Antofagasta. En entrant chez lui, nous sommes reçus avec enthousiasme par la maitresse de maison, Dona Pepa, une splendide petite Yorkshire, qui à l’instar du Chat de Shrek dévore les potentiels donneurs de restes de viande avec de grands yeux larmoyants.
Nous nous baignons pour la première fois dans le Pacifique sur la plage bondée de cette ville portuaire.
Nous nous baignons pour la première fois dans le Pacifique sur la plage bondée de cette ville portuaire.
Antofagasta est un port qui s’est développé quasi exclusivement grâce à l’exploitation minière : on y exporte une grande partie des minéraux extraits (cuivre, lithium, sels…) dans la région et en Bolivie. « Anto-la-fea » (« Anto l’hideuse »), comme certains semblent la surnommer, n’est pas si laide avec ses maisons colorées, ses pélicans, sa chaine de montagnes d’un côté, et le bord de mer de l’autre.
Le jour suivant, nous récupérons enfin nos vélos, toujours bien emballés dans leur plastique. Le transport a été rude et nous devons déplorer deux phares arrière brisés ainsi que quelques dérèglements dans les plateaux du vélo d’Adrien. Rien de dramatique cependant et nous réparons tout cela dans une « bicicleteria ». |
La chaleur à Antofagasta est particulièrement intense, surtout de midi à 16h, et nous décidons de partir en milieu d’après-midi pour y échapper. Depuis le niveau de la mer où nous nous trouvons, nous partons à l’assaut des Andes. Le Ciel est avec nous car un petit vent du sud vient nous pousser dans le dos pour la montée vers le désert d’Atacama. Les paysages sont magnifiques et nous avalons 80 km avec de part et d’autre des dunes de sables et des montagnes dont les couleurs dégradées par le soleil nous changent bien du sud du Chili ! Nous nous arrêtons finalement à un poste d’urgence pour dormir, avec douche et petit-déjeuner en prime ! Un panneau nous indique que l’indice UV, sur une échelle de 11, est à 11+ : ça s’annonce bien !
Une discussion avec les locaux nous fait changer d’itinéraire : nous choisissons de traverser le Salar d’Atacama par le Sud avant de remonter vers San Pedro plutôt que de suivre la route principale via Calama. Nous serons donc en autonomie complète sur 200 km (2 jours et demi) et cela nécessite beaucoup d’eau! C’est donc chargés de près de 37 litres d’eau que nous démarrons l’expédition. C’est lourd !
Qui dit désert dit nouvelle organisation : impossible de rouler lorsque le soleil est au plus haut, de midi à 16h environ. Au bout de 40 km, nous nous arrêtons donc pour une petite pause, et installons un toit de fortune avec nos bâches pour nous protéger du soleil.
16h : nous continuons notre route au son des klaxons des camions qui nous saluent. Sous le soleil éreintant, nous tentons de ménager nos forces et notre eau (nous avions inconsciemment prévu 2,5 l d’eau par jour par personne !), mais c’est alors que Goulven crève sa roue avant… Nous réparons rapidement et repartons pour aller camper à l’abri d’une colline.
Quand nous levons le camp le lendemain, il fait frais et rouler est un vrai plaisir ! Goulven crève malheureusement une deuxième fois sa roue avant, et un trou s’est formé dans son pneu… Ô désespoir ! Le pneu est vite réparé au moyen d’un bout de chambre à air collé dans le pneu.
Le soleil brûle nos avant bras et nos visages pourtant couverts de crème indice 50. Il est 11h30 et c’est l’heure de la pause ! Nous choisissons un beau poteau électrique haute tension et nous servons de sa structure en carré pour fixer un toit de bâches. Pierre ajoute même son hamac à ce campement pittoresque. Les routiers nous klaxonnent en riant, et l’un d’eux s’arrête même pour nous donner - est-ce la chance qui revient ? - un bidon de 6 litres d’eau !
Cet après midi là, nouvelle crevaison… Bonne nouvelle : ce n’est pas Goulven, mais Pierre qui ouvre son compteur personnel (Schwalbe Marathon Mondial, la fin d’un mythe !). On prend cette crevaison avec philosophie, car aujourd’hui le vent est avec nous : on atteint 90 km/h en descente et 40km/h sur le plat sans donner un coup de pédale ! On finit la journée dans le Salar d’Atacama : la route se couvre de sel alors qu’elle traverse en ligne droite des champs hérissés de cristaux blancs.
Le lendemain, nous continuons jusqu’à Peine et son kiosque où nous pouvons nous ravitailler. Pendant la pause du midi, la roue avant de Goulven crève, re-crève et re-re-crève, malgré toutes les réparations successives… Nous soupçonnons le tube de colle d’être au bout du rouleau. Finalement, un garagiste à mi-temps nous sort de ce mauvais pas au moyen d’une ponceuse électrique et de rustines de voiture. Après une glace bien méritée, nous repartons à grand « Peine » sur la route vers San Pedro de Atacama.
Prochaine arrêt : la Laguna Chaxa, une oasis de sel pour flamants roses. Ils y trouvent de petites crevettes dont ils raffolent. Au fait, Père Castor, pourquoi les flamands roses sont-ils roses? Eh bien justement, ce sont ces petites crevettes, de couleur rose, qui donnent à ces grands oiseaux à échasses cette couleur si caractéristique.
Ce soir-là, nous campons dans une oasis à 10 km de Toconao. En face de nous se trouve l‘ALMA, le plus grand observatoire astronomique du monde. C’est le moment d’admirer l’un des plus beaux ciels étoilés du voyage !
Quelques coups de pédale le lendemain matin, et nous sommes à San Pedro de Atacama ! Nous retrouvons notre hôte warmshower Carlos, qui nous accueille joyeusement chez lui et nous offre la douche dont nous rêvions depuis 5 jours !
Après une bonne nuit, Carlos nous emmène en vélo dans la fameuse Valle de la Luna (Vallée de la Lune), à 15 km de la ville. La chaleur se fait de plus en plus intense (47°)mais les paysages en valent la peine : nous vous laissons juger...
Après une bonne nuit, Carlos nous emmène en vélo dans la fameuse Valle de la Luna (Vallée de la Lune), à 15 km de la ville. La chaleur se fait de plus en plus intense (47°)mais les paysages en valent la peine : nous vous laissons juger...
Nous sommes désormais tout entier tournés vers notre prochaine étape : la Bolivie !
PS : comme d'habitude, toutes les photos (ou presque) ici !
PS : comme d'habitude, toutes les photos (ou presque) ici !