Les pieds et les mains congelés, on comprend mieux l'état de parfaite conservation de la momie Juanita que des archéologues ont retrouvée il y a une dizaine d'années sur la montagne d'à côté : cette jeune fille avait été sacrifiée par les Incas pour apaiser les montagnes, des dieux déjà capricieux !
D’Arequipa (2300 m d’altitude), à Cusco (3400 m d’altitude), l’ancienne capitale des Incas, nous avons pu grimper de nouveau dans les Andes, en passant par le Canyon de Colca, célèbre pour ses… Condors ! De quoi nous redonner du courage dans cette partie très sauvage du Pérou, les microbes, la casse et le mauvais temps étant malheureusement au rendez-vous… Nous quittons tranquilement Arequipa dans une brume épaisse… On traverse les banlieues qui n’en finissent pas pour arriver à Yura, une cité industrielle où se trouve la cimenterie éponyme, une des principales du Pérou, où nous nous prenons le très fameux repas completo dans une cantine ouvrière, avant de repartir dans les nuages. Nous sommes fin mars, la saison des pluies est finie depuis un mois… Nous profitons tout simplement du phénomène climatique El Niño, qui se produit dans le sud du Pacifique tous les 5 ans environ. Il se traduit par de fortes précipitations au Pérou et au Chili, provoquant de terribles glissements de terrain. Il s’agira de choisir avec précaution nos prochains campings sauvages…. Nous continuons notre grimpette jusqu’au col de Abra Patapampa à 4910 m dans un épais brouillard… On grimpe, on grimpe, ça ne s’arrête jamais… Romain roule devant et peut facilement entendre Adrien qui le suit : entre la toux et les jurons à chaque fois que sa chaîne saute, on ne peut pas le perdre ! Une fois arrivés dans la neige, nous décidons de camper avant de se retrouver dans le blizzard. Après une des nuits les plus froides du voyage, nous découvrons de la neige autour de la tente. L’eau pour l’avoine mettra du temps à bouillir ce matin-là puisqu’elle a gelé… Les pieds et les mains congelés, on comprend mieux l'état de parfaite conservation de la momie Juanita que des archéologues ont retrouvée il y a une dizaine d'années sur la montagne d'à côté : cette jeune fille avait été sacrifiée par les Incas pour apaiser les montagnes, des dieux déjà capricieux ! Nous remontons sur nos bécanes et continuons l’ascensionqudn nous croisons un groupe d’ouvriers qui entretiennent la route. Impressionnés par le paysage, mais surtout pressés d’en finir avec les montées, nous demandons à quelle altitude nous sommes. A 4000 m. Bon il nous reste 900 m de grimpette, on repart avec le sourire : le ciel s’est dégagé, on peut enfin admirer les Andes d’en haut ! Un virage plus loin, surprise : le col ! On trouve un superbe mirador qui donne sur la Cordillère et les volcans de la région. Le deuxième miracle de la matinée se produit quand nous rencontrons notre première véritable « Pura bajada » (pure descente) ! Ca fait des mois qu’on nous en promet, mais on a toujours trouvé quelques petits dénivelés positifs au milieu qui jouent les trouble-fêtes… Cette fois, pas un coup de pédale sur 30 bornes… Même pas besoin de tenir le guidon : on voudrait presque s’envoler ! On rejoint la ville de Chivay, principal « hub » du canyon, où nous payons nos tickets la moitié du prix indiqué dessus… Nos bicyclettes apitoieraient-elles les guichetiers ? Après un passage à la pharmacie et au cyber-café, nous descendons une partie du canyon pour rejoindre la ville de Yanque, où nous avons un warmshower : Mauricio nous laisse sa maison, il nous suffit d’attendre qu’Angel, le gardien, nous file les clés. On s’attend à un bon vieil enclos à lamas mais le Pérou n’a pas fini de nous surprendre ! La maison de Mauricio est un véritable palace avec une vue imprenable sur le canyon ! Le luxe à l’intérieur (lecteur vinyle, cuisine suréquipée, bibliothèque bien fournie, peau de lama au pied du poêle…) contraste avec les autres maisons du village, bien plus rudimentaires. Après un passage (ou plutôt un décrassage) aux thermes publics, nous partons explorer le canyon : on prend le premier bus de la journée, à 4h du mat’, pour le mirador de Cruz del Condor, où nous espérons observer les rapaces. Les premiers rapaces apparaissent au fond du canyon au bout d’une petite heure, mais on ne les voit quand même pas très bien… Les flemmasses ! Heureusement, une heure après, on ne sait pas par quel miracle, les condors passeront plusieurs fois juste au-dessus de nos têtes, à quelques mètres du parking qui vient de se remplir de bus touristiques ! Seraient-ce des drones ? Seraient-ils nourris par les vendeurs d’artisanat, bien contents d’attirer les touristes ? Ce mystère de la nature reste entier ! Nous prenons le prochain bus pour le fond de la vallée : Cabanaconde. C’est au niveau de ce village que le canyon est le plus profond et que partent les principales randonnées. Nous descendons rapidement au fond du canyon, au niveau de l’oasis de Sangalle, où nous casserons la croûte dans un restaurant. Problème : il est encore trop tôt. Dommage, on va devoir patienter dans la piscine… Nous reprenons la balade vers des villages isolés du canyon, sur un versant ne disposant pas d’accès routier : c’est le paradis des randonneurs ! Nous redescendrons dans l’oasis pour passer une nuit au chaud. En attendant le bus retour pour notre maison de vacances trois étoiles, on sympathise avec les habitants du coin et on se fait un super pote ! En rentrant, nous passerons l’après-midi à filer un coup de main (et de rateau) à Angel, qui jardine avec son fils Juan-Carlos. Puis nous profiterons d’une cuisine digne de Masterchef pour préparer des petits plats pour Angel et sa famille, qui viendront dîner avec nous. Au menu : soltero de queso (salade au fromage, spécialité d’Arequipa), lama sauté aux oignons, riz à la française (comprenez "à la crème"), compote de pommes-bananes et Inca Kola en boisson. On se régale et Angel et sa famille nous donnent une belle leçon de Quechua, la langue locale héritée des Incas… Nous apprendrons pleins de phrases très utiles (« j’ai mal au genou ») que nous oublierons aussi rapidement malheureusement. Il faut dire que la phonétique et la prononciation du Quechua sont très éloignées de nos langues latines, ce qui ne facilite pas la tâche… Le lendemain, fini la rigolade, nous repartons en direction de Cuzco, la mythique ancienne capitale de l’empire Inca. L’asphalte ne durera pas longtemps mais les paysages restent superbes. Après un col à 4700 m., nous rejoindrons progressivement des régions moins élevées, où les alpagas cèdent la place aux vaches, qui ne peuvent vivre trop haut à cause du froid. Après avoir traversé une mine immense, nous arrivons à Espinar. Bonnes nouvelles : nous croiserons moins de camions miniers qui nous couvraient de poussière et nous retrouvons l’asphalte. Nous filons à toute vitesse en retrouvant l’usage de ce cher troisième plateau en direction de Sicuani, pour retrouver la route principale reliant Cuzco à Puno. Un fois à Sicuani, nous avalons les derniers kilomètres en un jour et demi : nous aurons un jour d’avance sur le planning prévu ! La vallée est plus luxuriante (on aperçoit des arbres !) et assez jolie : on y croise quelques ruines précolombiennes et de superbes églises coloniales en se rapprochant de Cusco. Mais ce qui ravit le plus Romain sur cette vallée, c’est qu’on y mange que des truites ! Heureusement nous trouvons le seul restaurant proposant également de la viande, et il peut y déguster son plat préféré, le lomo saltado (viande sautée, accompagnée de riz, de frites, d'oignon et de tomate ). Nous arriverons le vendredi matin à Cusco : c’est parti pour la fête et les visites ! Adrien passera tout de même à la bicicleteria changer son pédalier et sa cassette arrière. Romain, quant à lui, ira réparer la fermeture éclair de son k-way. On ne traverse pas les Andes sans casse… Nous tenons à passer un petit coucou aux CM1 de Vavasseur qui nous suivent attentivement depuis Auvers-sur-Oise grâce à ce super tableau installé dans leur classe ! A très bientôt les enfants ! Et la galerie photo est à jour !! Cliquer ici.
2 Commentaires
vianney
4/6/2015 10:16:50 pm
Toujours au top du top les gars! Merci de nous vendre toujours autant de rêve! On se fait un petit resto peruvien jeudi à paris avec les copaings, on pensera à vous!
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Bierre
4/7/2015 05:18:44 am
mon tx se plaint de Paris : il y a trop de trous dans le bitume...
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DescriptionVous trouverez ici le récit de nos aventures chevaleresques. Archives
Juillet 2015
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