En tout, 354 kilomètres, 5 jours de bicyclette, le reste de visites et de préparation du clou de l’étape : deux ateliers dessin sur les hauteurs « sucré-iennes »
Cela ne nous empêche pas de passer une bonne partie de la journée songeurs devant ce vide à perte de vue, et, surtout, devant El Espejo, là où seule une fine couche d’eau subsiste sur le Salar, révélant un miroir (espejo) grandiose sous nos pieds… c’est comme si nous marchions sur une carte postale Photoshopée !
En bons touristes (encore !), l’appareil photo – que dis-je ? nous l’avons cédé/perdu/cassé il y a bien longtemps… le téléphone donc – ne nous a fait l’honneur de sa présence que quelques minutes, avant que sa batterie ne périclite. A peine le temps pour nous de s’essayer aux célèbres ‘photos perspective’ !
Sans rature mais sacrément creusée ! Comme le résume fort bien un aimable bolivien : « es pura subida, pura bajada, pura subida, pura bajada, …» (littéralement« prenez garde, vagabonds, la route est en dents de scie ! »).
L’asphalte est toujours bon, le soleil quasi ponctuel : ouf ! Nous avalons le dénivelé à tendance descendante avec grand plaisir.
La ville est en ébullition, tout le monde y va de son offrande à Pachamama (Terre mère), les fanfares de quartier défilent, et nous, pauvres gringos, nous jetons notre dévolu sur les bouis-bouis du coin : buñuelos, picante al pollo, empanadas, sopa de maní, pollo al spiedo, tout y passe !
Nous rencontrons les enfants dans le comedor escolar (cantine de quartier), et chacun à une table nous engageons des conversations plus ou moins philosophiques avec les dessinateurs-en-herbe. Les garçons sont timides, les filles pipelettes.
L’ambiance est bon enfant, nous passons de table en table, prenons le crayon pour montrer l’exemple, et répondons avec plaisir à leur assaut de questions.
« - C’est vrai que vous mangez des grenouilles ?
- Oui
- Argh…. Et du poulet ?
- Oui
- Et du riz ?
- Aussi
- Et de l’éléphant ?
- Ah, ça non… »
L’après-midi, ce n’est plus dans la cantine mais dans une véritable salle de classe que nous intervenons. L’effectif est doublé, ce n’est plus 15 mais 30 enfants qui participent à l’atelier. Ils sont nombreux mais ils sont géniaux ; dès le très solennel « buennnnaaas tardes » au garde-à-vous, nous comprenons que nous allons partager un beau moment. Nous avions prévu 1h, mais nous ne voyons pas passer les 2 heures ensemble.
Tandis que Goulven et Pierre mettent le cap vers Santa Cruz de la Sierra pour embarquer pour la France, Adrien et Romain poursuivent l’aventure et le projet pédagogique au Pérou !
PS (2) : pour voir les dessins des enfants, rendez-vous dans l'onglet Junior (dessins en ligne à la prochaine connexion internet décente... en revanche, les photos de l'intervention sont déjà disponibles par ici !)