Après un superbe jour de repos dans la ville coloniale de Paraty, nous avons repris la route le mardi 30 Septembre, pleins de motivation et d’envie !
Une douche chaude, un bon repas, et nous tombons dans les bras de Morphée.
Vendredi 3 Octobre : Black Friday…
En chemin, nous nous arrêtons visiter la réserve des indiens Guarani. Intimidés, nous empruntons la piste de terre battue qui mène à la réserve.
700 indiens guaranis vivent dans cette réserve. Les Guarani font partie des plus anciens habitants du continent sud-américain : ils vivent maintenant dans les régions amazoniennes du Brésil, du Paraguay, et en Argentine. Dans cette réserve, chaque famille choisit d’avoir plus ou moins de contact avec le monde extérieur : certains ont la TV et s’habillent comme n’importe quel brésilien, d’autres vivent plus profond dans la forêt et ont conservé l’habit traditionnel. A l’école, les enfants apprennent le guarani, le portugais et une langue étrangère. A 17 ans, la plupart des indiens quittent la réserve pour faire leurs études supérieures, et la majorité revient ensuite. Une réserve est comme un petit état : ils reçoivent de l’argent de l’état brésilien, mais ils ont leurs règles et leur propre organisation.
Après avoir visité le musée Guarani, nous regagnons la route dans l’indifférence générale des locaux…
Être cyclotouriste au Brésil, c’est un peu comme être Cendrillon : passée une certaine heure, les vélos se transforment en citrouille. Et le problème c’est qu’ici, 4 gringos sur des citrouilles, ça attire les regards !
A 17h, sentant la nuit arriver, nous nous arrêtons à un poste de police perdu sur le bord d’une route déserte pour lui demander si nous avons une chance d’atteindre la ville avant la nuit. La réponse du policier est rassurante : encore 8km et vous serez au centre de Guarujá.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous tombons comme prévu sur l’autoroute : ça sent bon la ville !
Quelque peu effrayés par la vitesse à laquelle nous frôlent les véhicules sur l’autoroute, nous franchissons alors la barrière de sécurité pour rouler sur la piste cyclable qui la longe. Mais voilà, jouxtant la piste cyclable, se trouve la ville de Vicente de Carvalho. Ce quartier sordide s’étend sur environ 5 kilomètres à l’entrée de Guarujá. Nous nous rendons tout de suite compte qu’il ne faudra pas s’éterniser : les maisons sont en piteux état, les gens nous regardent bizarrement et les ordures jonchent les rues.
Nous roulons les uns derrière les autres quand, à 500 mètre de Guarujá, Goulven, qui fermait le peloton, sent une main qui saisit son porte bagage : deux hommes à vélo lui intiment l’ordre de descendre de son vélo avant de braquer un pistolet sur lui. Goulven n’a d’autre choix que d’obtempérer et c’est impuissants que nous regardons les deux hommes partir avec son vélo et toutes ses affaires… D’abord choqués, nous réagissons lorsque l’un de nous crie qu’ils reviennent ! Goulven a le réflexe de prendre le vélo laissé par le voleur, nous sautons sur l’autoroute et fonçons comme jamais jusqu’au refuge le plus proche : un supermarché. Nous y contactons la police, qui mettra 1h30 à arriver.
Après avoir porté plainte, nous sommes escortés par la police jusqu’à une auberge au centre de la ville. Si à ce moment nos pensées se bousculent, une chose est sûre : il nous faudra rebondir.
Une bonne nuit de sommeil plus tard, nous établissons notre plan d’action. Pierre et Goulven se rendront dès dimanche à São Paulo. Là, ils pourront refaire le passeport de Goulven et trouver le matériel à racheter pour continuer l’aventure. Pendant ce temps, Adrien et Romain resteront à Guarujá avec les trois vélos et le matériel, et ils en profiteront pour soigner cette vilaine tourista qui donne aux tentes une odeur si particulière.
Pierre et Goulven sont revenus aujourd’hui de São Paulo : par miracle, le passeport a été refait en 2 heures lundi matin, et après des journées passées dans des bus aux noms exotiques de type 5378P-10 ou 518XP-A pour écumer les magasins de sport, ils sont parvenus à trouver l’équipement nécessaires pour continuer le voyage et surtout…un nouveau vélo ! Cette nouvelle pièce rapportée est née d’un vélo d’occasion et de composants obtenus et installés par Vitor, un passionné de cyclotourisme et excellent cuisinier qui nous héberge chez lui pour la nuit. Merci à Vitor pour l’épique révision du vélo faite dans le salon à 10h…après une bonne glace à la mangue maison !
Le plus dur est derrière nous et nous reprenons la route demain, plus motivé que jamais !