PS1: la galerie photos est actualisée pour les plus curieux !
PS2: pour les encore plus curieux, toutes nos excuses car, comme nous vous l'avons dit, nous avons réussi l'exploit de perdre un nouvel appareil photos.
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Voilà 1159 kilomètres, et 15 jours déjà que nous avons quitté Cambara do Sul, ses collines vertes et finement tondues par des hordes de moutons affamés, ses chiens féroces et son relief capricieux. Le départ de la Serra Gaucha débute par une descente effrénée vers le littoral, dont un tronçon de 11 km de virages serrés dans la brume où nous nous offrons le luxe de doubler quelques camions ! Nous arrivons finalement à Capao da Canoa le jour de la Toussaint et trouvons une douche chaude et un abri chez nos amis pompiers qui, ayant le goût du risque, nous accueillent si souvent malgré l’odeur qui commence sérieusement à s’attacher à nos vêtements. Nous longeons le lendemain la côte jusqu’à Balneario Pinhal, évitant de passer par les grandes villes comme Osorio, et empruntant le plus souvent possible les petites routes qui nous changent un peu de la 101 où nous sommes soufflés comme des feuilles mortes par les camions. Nous dormirons un soir à Capivari (à ne pas confondre avec le capivara, sorte de gros castor local extrêmement pacifique, que nous rencontrerons plus loin) : les locaux mis à notre disposition nous offre une chaleureuse intimité… C’est à Capivari également qu’un nouveau drame se produit : Adrien casse sa béquille, laissant deux bouts de vis coincés dans le cadre ! Nous filons ensuite jusqu’à Mostardas où nous sommes récompensés de notre étape de 126 km par des sortes de bugnes locales qu’on appelle ici orejas de gatos (oreilles de chat) ou, plus familièrement, « caleçons retournés ». On agrémente le tout de Chimarao : une sorte de thé à base d'une herbe qui s'appelle Matte, et dont tout le monde raffole ici ! C’est délicieux et tranche avec nos repas quotidiens, à base de sandwichs à la mortadelle, concombre et fromage à tartiner… Le plus dur malheureusement est à venir car le jour suivant, alors que nous devons traverser l’étendue désertique qui sépare Mostardas de Rio Grande, le vent se lève et se met à contre… ! La route, complètement droite d’un bout à l’autre nous laisse quand même le plaisir de croiser de nombreuses tortues, flamands roses et même des autruches ! Nous avalons à grand-peine donc plus de 120 km jusqu’à Estreito, où nous trouvons refuge dans une maison abandonnée. Nous admirons un coucher de soleil magnifique sur la lande, au milieu des oiseaux dont certains ont la particularité très agaçante d’imiter le miaulement du chat à la perfection, malheureusement sans jamais s’arrêter. Les nuits commencent à devenir de plus en plus fraiches à mesure que nous descendons dans le sud du Brésil. Le lendemain, l’étape est plus tranquille pour joindre Sao José del Norte et prendre le ferry pour Rio Grande. Nous traversons l’embouchure du lac des Canards (qui rejoint la ville de Porto Alegre plus au Nord). A notre grande surprise nous découvrons une ville très agréable à vivre : rues piétonnes au style colonial, avenues bordées d’arbres fleuris, une grande place centrale agrémentée d’un petit zoo public et une des plus vieilles églises du Brésil ! Une ville qui méritait amplement une visite ! Ce soir là, nous décidons de nous reposer à Cassino, petite ville à l’accent italien en bord de mer. Romain y rompt le mythe des Schwalbe Marathon Plus, réputés increvables, en roulant sur une bien jolie boucle d’oreille, et Goulven, qui a entretemps attrapé une bactérie féroce, en profite pour aller au dispensaire. Les pompiers nous reçoivent encore avec une générosité incroyable et vont jusqu’à nous offrir de vrais lits ! Nous restons 2 jours à Cassino pour permettre à Goulven de reprendre un peu de pêche, avant de repartir pour la réserve écologique de Taim ! La réserve est superbe et il n’est plus rare de croiser capivaras, oiseaux de toutes les couleurs, tortues aventureuses (leurs tentatives de traverser la routes sont malheureusement rarement réussies…et nous devons en sauver quelques unes !), et même caïmans endormis au soleil ! Nous sommes accueillis par un couple fan de camping qui nous régale avec une générosité incroyable de chorizo, feijoada, œufs et gâteaux au goût osé de pizza ! Ces mets délicieux mettent à l’épreuve les nerfs de Goulven, qui est mis à une diète sévère de riz et bananes… ! C’est à Santa Vitoria do Palmar que nous passons notre dernière nuit, chez les pompiers pour changer ! C’est l’occasion de partager un dernier churrasco (barbecue brésilien), et de nouer des amitiés solides avec de hauts représentants de la race canine (dont l’un d’eux a pris l’habitude de siéger sur l’oreiller de Romain) Enfin nous faisons notre entrée en Urugay, par la ville trans-frontalière de Chui. Nous commençons à parler espagnol et à comprendre plus précisément notre environnement ! Les termes portugais ont quand même la vie dure et nous ne pouvons parfois pas empêcher les « Bom dia ! » et « obrigado » de sortir ! Nous traversons la réserve de Santa Teresa et nous nous arrêtons à un zoo où nous nageons dans un bonheur éperdu en rencontrant babouins, biches en liberté, capivaras et oiseaux en tout genre ! C’est une réserve située en partie autour de la forteresse de Santa-Teresa : une petite forteresse longtemps disputée entre Portugais et Espagnols au moment du partage du Nouveau-Monde. Nous enchainons sur une petite station balnéaire toute proche, Punta del Diablo, où nous campons dans les dunes, face à la mer autour d’un bon feu. L’étape suivante, Cabo Polonio, est aussi un « must see » de la côte uruguayenne. Un camion de 2 étages avec des écoliers déchainés nous emmène en longeant la mer vers le magnifique village de pêcheur et son phare. La visite du village n’est pas sans surprises, nous croisons des lions de mer et Adrien manque de marcher sur une mygale de bonne taille ! Les dunes mouvantes qui rendent célèbre Cabo Polonio sont incroyablement belles sous le vent froid. L’Uruguay étant un « pais chiquito », comme disent les uruguayens, nous atteignons rapidement Rocha, déjà si proche de Montevideo. Une « torneria » (sorte d’atelier de réparation en tout genre) arrive à extraire les vis de la béquille d’Adrien et reforge avec brio la pièce de la fourche de Goulven, cassée depuis la frontière. Conclusion du propriétaire : « todo se repara en Uruguay » (tout se répare en Uruguay). Nous enchainons rapidement sur une belle piste en direction du lac Garzon. Malheureusement, l’appareil photo d’Adrien s’échappe de sa sacoche et nous devons revenir sur nos pas pour tenter de le retrouver…en vain ! Nous faisons, dans les cris et les larmes, une croix sur les belles photos de la réserve de Santa Teresa et n’avons pour nous consoler ce soir-là, qu’une polenta mal dosée dans le froid de la nuit tombante. Qu’importe ! Nous nous rapprochons de plus en plus de Montevideo ! Nous longeons la côte en passant par toutes les stations balnéaires et en particulier Punta del Este, dont on nous avait vanté la beauté mais qui nous déçoit par son centre-ville parsemé d’immeubles sans grand intérêt… Nous nous y baignons un coup pour nous laver avant d’arriver chez notre hôte à Montevideo et allons jeter un coup d’œil au « cap » qui sépare géographiquement l’Océan Atlantique Sud et le fameux « Rio de la Plata », immense embouchure du fleuve dont les Espagnols pensaient qu’il menait directement aux mines d’Argent du Pérou (Argent se dit Plata en Espagnol)… Ce soir-là, nous dormons dans le charmant village de Cuchilla Alta qui nous réconcilie avec le littoral « rioplatense » (littoral le long du Rio de la Plata). Enfin Montevideo arrive et, en bons gringos, nous nous précipitons vers le premier Mc Donald pour prendre un burger/frites bien mérité ! Nous prévoyons de passer les 5 jours suivants dans une maison gentiment prêtée par un cycliste rencontré sur le réseau Warmshower… ce dernier étant absent, c’est son ami Eduardo qui nous donne les clés : nous avons un chez-nous ! La « maison », remplie de cadavres de vélos, ne paie pas de mine : il n’y a pas d’électricité dans la majorité des pièces, les fenêtres donnant sur la rue sont barricadées, et il manque un toit au dessus de la cuisine, mais on a une douche et des toilettes, et c’est le principal ! Notre séjour à Montevideo s'annonce bien : la ville, malgré la chaleur écrasante, semble agréable, Eduardo et sa famille sont adorables, et nous avons une école à visiter dans les jours qui viennent !
PS1: la galerie photos est actualisée pour les plus curieux ! PS2: pour les encore plus curieux, toutes nos excuses car, comme nous vous l'avons dit, nous avons réussi l'exploit de perdre un nouvel appareil photos.
6 Commentaires
Burnie
11/18/2014 04:23:35 am
Vive la moustache Goulou !
Réponse
Les Cascados
11/19/2014 01:39:44 am
C'était l'appareil photo du Maroc ?? (;-)
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Les Cascados
11/19/2014 01:42:06 am
Question de Thomas : mais pourquoi ils font tout ça ????
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gery
11/19/2014 12:16:14 pm
bravo lea gars! Quelle belle aventure!
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Alexis
11/21/2014 06:40:48 pm
adrien tu as voulu ressembler à neymar en faisant cette coupe de cheveux ?
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susana larghero
11/23/2014 04:55:15 am
Hola tuve el privilegio de compartir unos momentos muy bonitos con estos cuatro chicos, es muy buena la misión que se propusieron, interesante unir niños de Sudamérica con Francia,a través ..del dibujo adelante
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Juillet 2015
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